
La peau est un organe complexe du corps humain. Étant le plus lourd (16 % de notre masse corporelle) et le plus étendu, il constitue une barrière entre l’organisme et l’environnement extérieur. (1)
Le soleil émet des rayonnements électromagnétiques : les rayons ultraviolets (UV) dont le domaine spectral s’étend entre 100 et 400 nm. Ces rayonnements sont donc invisibles pour l'œil humain, mais ne sont, pour autant, pas sans effet. L’exposition possède de bons mais aussi de mauvais côtés (5)
Il existe 3 types de rayons UV qui diffèrent selon leur longueur d’onde :
L’effet positif du soleil sur le moral et le bien-être a été prouvé scientifiquement. Humeur et ensoleillement ont un lien direct, s’expliquant par le fait que la lumière solaire agit sur l’horloge biologique en induisant la production d’hormones : mélatonine et sérotonine principalement. Ces hormones sont impliquées dans la régulation de l’humeur en agissant comme des anti-dépresseurs. (7)
Les rayons UV stimulent également la production de vitamine D qui est essentielle à de nombreuses fonctions physiologiques : minéralisation des tissus (os, cartilages, dents), contraction musculaire, transmission nerveuse, coagulation sanguine et fonction immunitaire. En effet, la vitamine D favorise l’absorption du calcium et du phosphore présents dans les aliments. Un taux important de ces minéraux dans le sang profite à l’organisme. (8)
Les UVA et UVB peuvent également être utilisés à des fins thérapeutiques pour traiter ou soulager des maladies telles que certaines maladies de peau (psoriasis, eczéma, vitiligo) ou encore des pathologies impactant les os telles que le rachitisme. (6)
Une exposition au soleil contrôlée et raisonnée est dotée de bienfaits pour l’organisme humain. Néanmoins, les rayons UV peuvent porter atteinte à la santé. Plusieurs réactions néfastes peuvent survenir.
Lorsque les rayons UV atteignent les cellules de la peau, les mélanocytes s’activent en produisant de la mélanine afin de se protéger contre les effets néfastes des UV. En résumé, la peau bronze lorsqu’elle se sent agressée. (9)
En revanche, une intensité trop élevée des rayonnements UV tue ou endommage les cellules et le coup de soleil, également appelé érythème, apparaît. La peau ne va pas bronzer, mais va devenir rouge. Il existe différents degrés de brûlures engendrés par un érythème allant jusqu’à une peau cloquée. (10)
Le coup de soleil est en fait le résultat d’une réaction inflammatoire de la peau lorsque les cellules sont endommagées.
Une hyperpigmentation de la peau survient quand les mélanocytes ne produisent pas tous la même quantité de mélanine, ce qui influe sur l’uniformité du bronzage. Ainsi, des taches brunes apparaissent à l’endroit où il y a eu davantage de mélanine produite. (11)
Certaines personnes présentent des allergies au soleil ou lucites dès les premières expositions aux UV du soleil. Ces réactions se manifestent par des éruptions cutanées sous forme de plaques rouges, des démangeaisons et des petits boutons. Là encore, le système immunitaire se défend contre les agressions du soleil.
La photosensibilité est très souvent associée à la prise de certains médicaments (comme les anti-inflammatoires non-stéroïdiens, les antiantalgiques, les antibiotiques) ou cosmétiques (comme les parfums, les crèmes) dont la composition chimique interagit avec les rayons UV en déclenchant des réactions de défense. Cette réaction se déclenche face à une faible dose de rayons UV solaires, se manifestant par une éruption cutanée ou un coup de soleil intense.
La barrière cutanée composée de lipides et des protéines peut être endommagée par une exposition prolongée aux rayons ultraviolets de type A. (1)
Une fois endommagés, les lipides constituant le film hydrolipidique situé en surface de la peau, ne sont alors plus capables de retenir l’eau dans l’épiderme. Celle-ci va alors s’évaporer et la peau se déshydrate. (13)
Les rayons UV impactent le renouvellement cellulaire des zones directement exposées : le derme est aminci et la jonction épiderme/derme est aplatie. Les UVB impactent également les kératinocytes qui vont produire des cytokines pro-inflammatoires augmentant la synthèse de l’élastase : l’enzyme responsable de la dégradation de l’élastine. La matrice extracellulaire est aussi impactée. Elle est notamment dégradée par les protéases, et les fibres qui la constituent sont désorganisées. Il en résulte une diminution de production de collagène de type I. (14)
Les symptômes engendrés par le photovieillissement sont principalement : sécheresse, pigmentation irrégulière, rides, élastose (altération du tissu élastique du derme), télangiectasie (dilatation des vaisseaux sanguins, créant des lésions rouges à la surface de la peau). Dans le pire des cas, des lésions pré-cancéreuses peuvent apparaître : on parle de kératoses actiniques.
Le soleil et plus récemment les rayons ultraviolets ont été classés comme agents cancérogènes par le centre international de recherche contre le cancer (CIRC). En effet, une exposition prolongée aux UV peut engendrer des cancers cutanés. Ils sont causés par une mutation de gènes, comme celle du gène P53. Chez l’homme, le gène P53 code pour la protéine du même nom, qualifiée de “gardienne du génome”.
En effet, c’est un gène qui détient le contrôle sur le cycle cellulaire par sa capacité à supprimer les tumeurs. Dès lors qu’un dommage à l’ADN est repéré dans une cellule, ce gène active la protéine P53 qui va bloquer la croissance de la cellule le temps de la réparation de son ADN. Un dommage trop important va engendrer l’apoptose de la cellule, toujours sous l’action de cette même protéine. (14)
Dans le cas de carcinomes cutanés suite à une exposition aux rayons UV du soleil, le gène P53 subit une mutation, ce qui fait qu’il ne code plus pour la protéine P53. La protéine synthétisée ne possède pas le rôle de réparation des dommages à l’ADN. De ce fait, les cellules endommagées continuent leur croissance et prolifèrent en propageant la mutation. De là, un cancer de la peau survient. (4)
Il est important d’être alerté des bienfaits, mais surtout des dangers du soleil sur la peau afin de prévenir et de reconnaître les premiers signes de photodermatoses ou dans les cas les plus extrêmes, les cancers.
Ce sont les espèces réactives à l’oxygène (ROS) qui sont responsables du stress oxydatif des cellules. Les ROS sont en fait des radicaux libres instables du fait qu’ils possèdent un électron libre. Sous l’effet des UVA, la production de ces espèces chimiques augmente à tel point que la cellule ne peut plus se défendre contre. Cela provoque un stress oxydant à l’intérieur de cette dernière. (12)
Le corps humain a besoin de radicaux libres, mais c’est un déséquilibre entre le taux de radicaux libres et le taux d’antioxydants qui peut poser problème et peut créer du stress à la cellule. Les rayons UV sont souvent la cause de ce déséquilibre puisqu’ils favorisent la formation de radicaux libres qui deviennent trop nombreux. Le résultat est directement lié au vieillissement de la peau avec notamment une baisse de collagène de type I et d'élastine. Le stress oxydatif peut également être la cause de cancers, car il est capable d’entraîner des mutations de gènes comme celle du gène p53 expliquée plus tôt.
En plus des protections solaires externes, il existe de plus en plus de compléments alimentaires destinés à préparer la peau au soleil avant l’été. La majorité des gélules pour le bronzage contiennent des antioxydants en prévention du stress oxydatif causé par les rayons UV.
Ces compléments ne protègent pas des coups de soleil, mais servent à prévenir les dommages causés par les UV comme le vieillissement cutané. Grâce à la présence de pigments naturels, ces gélules stimulent la pigmentation de la peau en complément d’acides aminés (comme la tyrosine) nécessaires à la production de mélanine. Le bronzage est alors favorisé.
Comme expliqué précédemment, les UV du soleil impactent directement les cellules en réduisant la teneur en collagène et en élastine de la peau. Il serait alors intéressant et judicieux d’associer la prise de gélules riches en antioxydants avec une cure de collagène anti-âge ou absolu.
Vous avez maintenant les clés pour comprendre l’intérêt de protéger votre peau du soleil et pour profiter de l’été en sécurité !
Les conseils les plus répandus afin de garantir une protection face au soleil sont :
Sinon, il est également fortement conseillé d’appliquer sur sa peau des protections solaires.
Les produits de protection solaire (PPS) ont pour rôle d’empêcher les rayons ultraviolets de pénétrer dans la peau. Ils sont composés de molécules actives bloquant la pénétration de la lumière : filtres ou écrans, d’un excipient et possiblement d’additifs.
Il existe deux sortes de filtres : les filtres organiques ou chimiques et les filtres minéraux. Les filtres organiques ou chimiques agissent comme des chromophores en absorbant l’énergie lumineuse. Leur spectre d’absorption peut être étroit (absorbe les UVB) ou large (absorbe les UVA et les UVB). Les filtres minéraux ou écrans minéraux sont des poudres inertes capables de réfléchir et de diffuser les rayons UV qui entrent en contact de la peau. Les plus utilisés sont le dioxyde de titane, les oxydes de zinc, de fer, de magnésium, de mica et de talc. L’efficacité des filtres minéraux est mesurée selon la taille et le type de particules utilisées. (15)
Les soins solaires diffèrent également selon leur indice de protection (SPF). La Commission européenne a établi un classement des niveaux de protection selon les indices :
Aucune protection ne bloque 100 % des rayons UV : l’écran total n’existe pas et cette mention est interdite en Europe depuis 2006. Néanmoins, plus le SPF est élevé, plus le taux de filtrage des rayons UV ainsi que le temps de protection sont élevés. L’indice est déterminé en comparant le temps nécessaire avant qu’un coup de soleil apparaisse avec et sans protection solaire. À titre d’exemple, une crème SPF 30 signifie que le coup de soleil apparaît 30 fois plus tard sur une peau protégée que sur une peau sans protection. (16)
En revanche, il existe des limites à ce facteur. D’une part, il ne prend en compte que des UV de type B. D’autre part, le SPF est déterminé à la suite de tests réalisés en laboratoire dans des conditions idéales, donc il est toujours plus faible en réalité. C’est pourquoi il est tout de même conseillé d’appliquer une protection solaire toutes les 2 heures, également après chaque baignade ou après avoir transpiré.
La concentration en mélanine contenue dans la peau varie selon les personnes. Il existe 6 phototypes de peau d’après la classification de Fitzpatrick :
Phototype | Caractéristiques typiques | Capacité de bronzage |
---|---|---|
I | Peau blanche, pâle ; cheveux roux ou blonds ; yeux bleus ou verts ; taches de rousseur | Brûle toujours, bronze jamais |
II | Peau claire ; cheveux roux ou blonds ; yeux bleus, noisette ou verts | Brûle facilement, bronze avec difficulté |
III | Peau blanche plus foncée ; toutes couleurs des yeux ; toutes couleurs des cheveux | Légère brûlure parfois, bronze graduellement |
IV | Peau brun clair | Brûle seulement légèrement, bronze facilement |
V | Peau brune | Brûle rarement, bronze facilement |
VI | Peau brun foncé ou noire | Ne brûle jamais, bronze très facilement |
Les phototypes V et VI, correspondant aux peaux les plus foncées, sont les moins sensibles aux UV. Cependant, ils encourent les mêmes risques que les peaux plus claires à la suite d’expositions prolongées au soleil. Néanmoins, un taux de mélanine élevé retarde et diminue les effets des rayonnements ultraviolets sur la peau. La sensibilité aux rayons du soleil est propre à chacun. (9)
La peau est structurée en 3 couches distinctes :
L’épiderme est défini comme un épithélium de revêtement puisqu’il est la couche la plus externe. Quatre types de cellules composent l’épiderme : les kératinocytes, les mélanocytes, les cellules de Langerhans et les cellules de Merkel. (2)
Les kératinocytes sont les cellules nettement majoritaires de l’épiderme puisqu’elles le composent à 80 %, lui conférant ses caractéristiques morphologiques. Les autres types de cellules sont disposés entre les kératinocytes.
Les kératinocytes possèdent diverses fonctions : la cohésion de l’épiderme, la fonction de barrière entre le milieu intérieur et extérieur, la protection des cellules contre les radiations lumineuses. (3) Ces cellules majoritaires de la peau sont organisées en quatre couches caractéristiques de leur état de différenciation : on parle de différenciation épidermique. Ces cellules sont indispensables à la protection du corps humain. Également, les filaments intermédiaires exprimés par les kératinocytes confèrent à la peau une certaine résistance mécanique et une imperméabilité partielle.
Les mélanocytes constituent le second type de cellules le plus abondant au sein de l’épiderme. Elles se trouvent entre les kératinocytes de la couche basale et communiquent avec les cellules du derme. Ces cellules produisent des mélanosomes qui sont responsables de la pigmentation de la peau grâce à leur capacité de synthèse de la mélanine (dont la tyrosine est un précurseur) et assurent également la photoprotection des cellules contre les rayonnements ultraviolets. Une fois la mélanine synthétisée, elle est transmise aux kératinocytes où elle est stockée puis acheminée à la surface de la peau. (3)
Le troisième type de cellules de l’épiderme : les cellules de Langerhans, représente 3 à 8 % des cellules totales. Malgré le fait qu’elles ne soient pas majoritaires, ces cellules sont tout de même importantes, car elles font partie du système immunitaire et sont capables entre autres d’orienter la réponse immunitaire dans le sens d’une réaction inflammatoire ou d’une tolérance active. (4)
Finalement, les cellules les moins nombreuses de l’épiderme sont les cellules de Merkel. Ce sont des cellules neuroépithéliales (liées au système nerveux) capables d’informer le système nerveux central des sensations de toucher, de vibration ou de mouvements légers en surface de la peau. Inéquitablement réparties à travers l’épiderme dans le corps, elles se concentrent au niveau des lèvres, des paumes de main, du bout des doigts et du dos des pieds. (3)
Source : https://www.researchgate.net/publication/329207995_Particules_Janus_pour_des_applications_industrielles_stabilites_et_incorporation_de_principes_actifs
Le derme est un tissu conjonctif composé d’une matrice extracellulaire qui se situe entre l’épiderme et l’hypoderme. Il est divisé en deux régions : le derme papillaire et le derme réticulaire. Le derme papillaire, le plus superficiel, est un tissu conjonctif lâche qui contient des fibrilles de collagène de type I et III tandis que le derme réticulaire est dense et est composé de plus grosses fibres de collagène et de fibres élastiques. (3)
L’hypoderme se situe dans le prolongement du derme réticulaire. Également appelé tissu adipeux, il est un organe endocrinien et une importante réserve d’énergie.
Étant tous deux des tissus conjonctifs, le derme et l’hypoderme renferment des protéines structurelles essentielles au corps humain, participant notamment au renouvellement de la peau et des phanères (poils, cheveux, ongles). (3)
Sources :