Quel est le rôle des radicaux libres et des antioxydants ?

Les radicaux libres

Lorsque nous respirons, l’oxygène que nous absorbons est la source de nombreuses réactions chimiques au sein de notre organisme. Outre le fait qu’il soit indispensable à la vie, 2% de l’oxygène que nous inspirons est à l’origine de ces molécules instables que sont les radicaux libres. Nous ne pouvons pas nous passer de l’oxygène pour vivre mais il donne naissance à des dérivés qui causent tous les jours des dégâts à nos cellules. Ces dérivés sont appelés Espèces Réactives de l’Oxygène (ERO).

Comment se forment-elles ?

Avant de parler des radicaux libres, il est important de comprendre le fonctionnement cellulaire en lui-même. Notre corps est composé de cellules eucaryotes composées d’un noyau entouré d’un cytoplasme ou se trouvent des mitochondries. Ces mitochondries sont les centrales énergétiques des cellules et sont à l’origine de ces radicaux libres. En effet, ce sont des petits organismes (notre corps en compte des milliards) qui produisent chaque jour jusqu’à 40 kg d’acide adénosine triphosphorique (ATP).

Mais qu’est-ce que c’est ?!

C’est le « combustible » énergétique de nos cellules. Pour faire simple, grâce à l’oxygène que nous respirons, dans les mitochondries ont lieu une suite de réactions très complexes qui revient à la combustion de sucres (glucose) et de graisses (acide gras) qui libèrent de l’énergie. Toutes ces réactions sont imparfaites et conduisent à la formation d’Espèces Réactives à l’Oxygène (ERO) dont font partie les radicaux libres.

Cet ATP représente l’énergie universelle qu’utilisent nos cellules pour effectuer leurs « tâches » quotidiennes, se maintenir en vie et nous fournir de l’énergie. Cependant, la fabrication de l’ATP diminue avec l’âge alors que la production des radicaux libres augmente dans notre organisme. C’est le processus de vieillissement.

Un radical libre est une molécule qui possède un électron célibataire, c’est-à-dire non apparié. C’est une molécule instable et très réactive avec les molécules environnantes, car elle tente de céder ou de gagner un électron, et de ce fait, transmet ses propriétés d’instabilité à une autre molécule et ainsi de suite. Ces radicaux libres se forment lors de différents processus biologiques tels que la respiration, le stress, les inflammations…. Comme nous l’avons expliqué, ces radicaux libres sont associés au vieillissement cellulaire et sont à l’origine du stress oxydatif qui joue un rôle dans différents troubles ou maladies liées à l’âge (Rides, baisse de la vue, perte musculaire, et même cancers…)

Le professeur Bruce Ames de l’Université de Berkeley en Californie est un spécialiste des mitochondries et du stress oxydatif qui a réalisé de nombreuses études montrant que les radicaux libres endommagent durablement les mitochondries, qui produisent de moins en moins d’énergie et de plus en plus de radicaux libres au fil des années. C’est le stress oxydatif. C’est la raison principale pour laquelle à 75 ans on se sent plus fatigué et plus essoufflé qu’à 20 ans et qu’on est moins musclé et alerte intellectuellement. Mais, si ce stress oxydatif existe, c’est qu’il a un rôle également bénéfique pour notre corps. Nos cellules immunitaires ont besoin de lui pour se défendre contre les infections et les inflammations générées à la suite d’une blessure par exemple, indispensable donc pour permettre le processus de guérison.

De quelle manière ?

L’inflammation fait partie de la réponse immunitaire de l’organisme aux blessures et aux infections qu’il subit. Les cellules immunitaires alors se déplacent sur la zone de l’infection ou de la blessure. Des signes de douleurs, de chaleur, d’enflure ou de perte de fonction se font alors ressentir. Ce stress oxydatif permet de réparer ou de détruire les cellules endommagées ; il est donc indispensable au bon fonctionnement de notre organisme. Cependant, il faut être vigilant à ce qu’il ne devienne pas chronique, du fait d’un trop grand nombre de radicaux libres qui ne sont pas éliminés.

La production d’énergie par les mitochondries génère naturellement des radicaux libres, mais lorsque nous sommes sujets à un environnement néfaste tel que le stress, la nourriture industrielle (pesticides, OGM, additifs, antibiotiques…) la pollution atmosphérique et électromagnétique, le soleil, le tabac, et la liste est encore longue, la balance se déséquilibre et favorise la production de ces radicaux libres qui dégénèrent nos mitochondries et influent sur notre espérance de vie. Tout est lié. De plus, les radicaux libres attaquent la structure de l’ADN de nos cellules, favorisant la cancérisation en endommageant durablement les fonctionnalités de celles-ci.

Comment lutter contre le développement de ces radicaux libres et ralentir le vieillissement cellulaire ?

Le stress oxydatif est une victoire des radicaux libres sur nos défenses antioxydantes. Notre corps fabrique des antioxydants qui protège nos cellules contre les radicaux libres. Mais cette fabrication décline avec l’âge. Pour mettre toutes les chances de son côté pour ralentir le vieillissement et faire peser la balance en la faveur de nos défenses antioxydantes, nous pouvons modifier certains paramètres de notre environnement, et surtout, changer ou modifier nos habitudes alimentaires. Puisque l’oxygène nous oxyde (comme le fer attaqué par la rouille), la nature nous a doté d’un système de protection interne performant qui est la protection antioxydante. C’est là qu’interviennent les antioxydants !

Que sont-ils ?

On regroupe sous le terme « antioxydants » certaines vitamines, oligo-éléments et certains micro-nutriments présents naturellement dans notre alimentation, et qui ont pour effet d’aider à protéger les cellules de notre organisme des effets des radicaux libres. On les retrouve principalement dans les aliments d’origine végétale mais aussi dans certains aliments d’origine animale.

Nous allons voir quelles en sont les sources.

Les sources de vitamines antioxydantes

Ces vitamines agissent sur les radicaux libres en captant l’élection libre qui devient une molécule ou un ion stable. La vitamine devient alors un radical détruit ou régénéré.

• La vitamine A (Rétinol ou bêta-carotène)

Elle se trouve dans les foies d’animaux, dans le beurre, les fromages, le thon rouge ou encore les œufs. Et on peut en consommer également dans les fruits et les légumes. Les plus riches sont les carottes, les épinards, la mâche, les poivrons rouges, les abricots, les poireaux, les tomates, les pêches, la laitue… Généralement les fruits et légumes à chair orangée ou rouge, et les légumes à feuilles et autres légumes verts.

Elle est présente sous forme de rétinol dans les produits d’origine animale et sous forme de bêta-carotène dans les produits d’origine végétale. La vitamine A joue un rôle important dans la santé des cellules et sur la vision, mais aussi dans le renouvellement des tissus de la peau tout en ayant une fonction protectrice contre les agressions extérieures comme l’exposition au soleil. Elle est essentielle à la croissance et contribue au fonctionnement du système immunitaire et en protégeant l’organisme d’un vieillissement prématuré dû à l’action des radicaux libres.

• La vitamine C (Acide ascorbique)

On la retrouve surtout dans les fruits tels que les agrumes, les fruits rouges et les fruits exotiques mais également dans les légumes de la famille des choux et les légumes à feuilles : oranges, cassis, citrons, framboises, baies de goji, acerolas, pamplemousses, brocolis, melons, persil…

La vitamine C est la molécule antioxydante la plus abondante dans la peau qui permet de reconstituer le collagène (Voir article sur le collagène marin) et d’aider à la cicatrisation. Elle est indispensable pour la synthèse normale du collagène et des protéines, et favorise l’absorption du fer. De plus, elle participe à la synthèse des neurotransmetteurs et intervient dans le processus de détoxification du corps. C’est la plus fragiles des vitamines car elle est détruite par la lumière, la chaleur et par l’air.

• La vitamine E (Tocophérol)

Nous la consommons principalement dans les huiles végétales, les oléagineux, les crustacés et certains légumes : amandes, noix, noisettes, cacahuètes, crabes, crevettes, avocats, asperges, huile de tournesol et de pépins de raisins…

La vitamine E est présente naturellement à la surface de la peau et est la première défense contre les radicaux libres au niveau des structures lipidiques des membranes cellulaires. On en retrouve souvent dans les produits cosmétiques car à forte dose, elle a une action réparatrice en réduisant les rides et en améliorant la texture de la peau. Elle intervient également dans la synthèse des globules rouges.

Les sources d’oligo-éléments et micronutriments antioxydants

• Le sélénium

On le trouve dans le poisson, les œufs, les viandes, et surtout dans les huîtres. Mais on peut en consommer également dans certains légumes comme l’ail, l’oseille, les endives et les poireaux par exemple.

Le sélénium est reconnu pour ses vertus dépuratives, c’est-à-dire qu’il permet d’aider notre corps à évacuer les molécules étrangères toxiques telles que les métaux lourds comme le mercure ou le plomb. De plus, il entre dans la composition d’enzymes permettant de neutraliser les radicaux libres en excès et donc de lutter contre le stress oxydatif.

• Le zinc

On peut le consommer via les fruits de mer, dans les fromages, les viandes et certains légumes comme les petits pois, l’ail ou encore le chou.

C’est un oligo-élément indispensable car il est à l’origine d’enzymes régulatrices de nombreuses fonctions telles que la reproduction des cellules, l’activité cérébrale, la vision etc… Il joue également un rôle important au niveau de la protection contre les irritations et de la cicatrisation de la peau. Il n’est présent qu'à l’état de trace dans notre organisme, il est donc important de consommer des aliments qui en contiennent régulièrement, surtout que la consommation de tabac, de café, d’alcool et le stress sont autant de facteurs qui épuisent nos réserves en zinc.

Ces vitamines et oligo-éléments ne sont pas les seules substances antioxydantes. En effet, d’autres telles que les polyphénols, les flavonoïdes, le coenzyme Q10 et aussi des enzymes comme le glutathion peroxydase et la superoxyde dismutase jouent un rôle de protection antioxydante naturelle pour notre organisme. C’est pour cela que l’on retrouve très souvent ces composants dans les produits cosmétiques anti-âge.

Bref, quelles sont les solutions ?

De nombreuses études ont révélé l’importance cruciales que représentent les antioxydants dans notre organisme. Protéger nos cellules du stress oxydatif est un combat quotidien pour maintenir la balance « radicaux libres / antioxydants » en notre faveur. Vieillir en bonne santé dépend de notre rythme de vie et de notre alimentation.

Il faut « soigner » notre alimentation par des apports en fruits et légumes frais pour faire le plein d’antioxydants, de préférence d’origine biologiques et en privilégiant les cuissons en basse température qui altèrent beaucoup moins le vitamines et minéraux des aliments.

Se supplémenter à outrance en vitamines et oligo-éléments n’est pas une solution. Pourquoi ? Là aussi, des tests cliniques ont été réalisé et ont montré qu’une supplémentation excessive en antioxydants peut avoir l’effet inverse, en ayant une action pro oxydante contraire à l’action initialement attendue. Tout est question de dosage et chaque profil de personne est différent. Un sportif aura des besoins plus importants qu’une personne qui s’active beaucoup moins.

Pour vous donner une idée et comprendre vos besoins en antioxydants, certains outils existent et peuvent vous y aider. L’indice ORAC en est un bon exemple. Il permet de mesurer le pouvoir antioxydant des aliments grâce à certains tests. En découle une classification exprimée en unité ORAC pour 100g, ou plus l’indice est élevé, plus le potentiel antioxydant de l’aliment est important. Il est conseillé de consommer entre 3000 et 5000 unités ORAC par jour, et pour ce faire, il suffit d’inclure certains de ces aliments dans notre alimentation.

Le maintien d’une bonne santé ainsi que vieillir dans de bonnes conditions ont ce point commun : La lutte contre le stress oxydatif !

Les antioxydants sont les armes et les boucliers dont nous disposons pour lutter contre leur développement. A nous d’être conscient de nos besoins et de faire attention à ce que nous mangeons pour rester en forme et garder l’avantage face à la prolifération des radicaux libres avec l’âge. Nous sommes responsables de notre santé et de notre environnement. Il faut en prendre conscience. Les solutions existent, mais faites attention aux excès.

Mangez sain et faites un peu de sport sont le cocktail vitalité essentiel à notre bonne santé !