Le curcuma longa ou encore « safran des Indes », est une plante tropicale cousine du gingembre, de la famille des Zingibéracées, cultivée principalement pour ses racines. En Asie, il est utilisé depuis des siècles comme épice dans la cuisine mais également en médecine traditionnelle. La poudre de curcuma est l’ingrédient principal du curry que nous connaissons tous, et c’est ce qui lui donne cette couleur jaune. En Chine, il est appelé « Jianghuang » que l’on peut traduire littéralement par gingembre jaune.
Ses rhizomes, de couleur brune, sont cassantes et jaune orangées à l’intérieur. Le curcuma est une plante cultivée principalement dans les régions tropicales en Asie, en Afrique et aux Antilles car elle ne supporte pas le gel. Cependant, vous pouvez en planter en pot ou en pleine terre, pour faire votre propre récolte chez vous, en faisant attention à attendre la fin des gelées avant de les planter !
En Chine, son pays d’origine, ses tubercules séchées et réduits en poudre sont utilisés pour apaiser les douleurs et agir sur la congestion sanguine, alors que dans la médecine traditionnelle indienne, ce sont ses actions anti-inflammatoires et antioxydantes qui sont recherchées. Le rhizome de curcuma contient un ensemble de composés actifs, dont les plus connus et les plus intéressants sont les curcuminoïdes. Ce sont ces principes actifs qui sont responsables de la coloration caractéristique de ses rhizomes.
Le taux de curcuminoïdes varie entre 1 et 9% par rapport au poids total de la racine. Pour n’en citer qu’un seul, nous allons parler du principal, la curcumine. Elle représente entre 3 et 6% de ces curcuminoïdes à l’état naturel.
La curcumine est un pigment de la famille des polyphénols qui donne sa couleur jaune au curcuma. Il est la source des bienfaits thérapeutique du curcuma. En effet, de nombreuses études scientifiques ont été menée sur cette molécule et ont mis en évidence ses propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires. Cependant, attention ! C’est aussi un anti-coagulant. Il faut être vigilant car de ce fait, la consommation de curcuma pourrait interagir avec certain traitement visant à fluidifier le sang ou anti-inflammatoires, au risque d’obtenir l’effet inverse.
Aussi, il est intéressant de souligner que la curcumine est utilisée dans l’agro-alimentaire en tant que colorant E100.
Le curcuma permet de lutter contre les troubles fonctionnels intestinaux (ballonnements, douleurs abdominales, problèmes de transit). Il est également un antispasmodique et améliore le travail du foie en favorisant la sécrétion de bile, pour aider en cas de digestion difficile, et pour stimuler l’appétit.
Des études ont démontré que dans certaines régions du Monde, en Inde notamment, les personnes qui ont l’habitude de consommer du curcuma quotidiennement dans leurs repas sont moins sujettes aux problèmes de foie. Après avoir effectué une étude clinique sur soixante personnes, les scientifiques ont conclu que « l’utilisation du curcuma longa en poudre dans le traitement des maladies hépatiques est efficace et sûre ».
Grâce à ses principes actifs antioxydants, le curcuma aide à ralentir le vieillissement de la peau. En usage cosmétique, il est également utilisé pour ses vertus contre les irritations et démangeaisons, mais aussi pour atténuer des inflammations de la peau comme l’acné ou encore l’eczéma. De plus, il est très efficace pour lutter contre la sècheresse cutanée car il hydrate la peau en profondeur.
A titre indicatif, l’indice ORAC du curcuma est intéressant. Pour une portion moyenne de 2g par jour, l’indice est de 2541. Pas mal du tout, quand l’on considère qu’il faut absorber un minimum de 2000 unités ORAC par jour pour conserver son capital antioxydant.
Il est préférable de consommer du curcuma certifié biologique car vierge de tout engrais ou pesticides. Comme toutes les plantes, la qualité du curcuma dépend de la qualité du sol dans lequel il est cultivé et de son environnement. Aujourd’hui, vous pouvez facilement vous en procurer en pharmacie, dans les magasins spécialisés ou encore en grande surface en rayon biologique.
Communément, il est plus pratique d’utiliser du curcuma en poudre, que ce soit dans votre cuisine, ou dans des boissons. Mais vous pouvez tout aussi bien utiliser des rhizomes directement, en les râpant, en extrayant le jus grâce à une centrifugeuse ou à un extracteur de jus, mais encore en le faisant infuser dans de l’eau.
Il est conseillé de prendre entre 2 et 5g de curcuma en poudre par jour, soit une demie à une cuillère à café pleine, ce qui correspond à peu près entre 150 et 200mg de principe actif selon la qualité. Vous pouvez bien sûr aller au-delà des 5g quotidiens, mais attention quand même car il peut y avoir des effets secondaires. Ceux-ci sont différents selon les personnes, mais se caractérisent généralement par des maux d’estomac, des diarrhées ou dans le pire des cas des ulcères. Vous pouvez en consommer régulièrement et progressivement selon votre goût, et bénéficier de tous ses bienfaits dans une optique préventive en toute sécurité.
Pour accentuer ses effets antioxydants, vous pouvez le consommer en compléments d’autres produits naturels comme la spiruline, pour renforcer vos défenses immunitaires.
Frais, vous pouvez le conserver au réfrigérateur dans le bac à légumes pendant quelques jours. Pour le garder plus longtemps, vous pouvez le réduire en poudre vous-même. Pour cela, épluchez-le, coupez-le en morceaux et laissez-le sécher à l’air libre dans un endroit sec au soleil, ou encore avec un déshydrateur. Puis, vous pouvez le réduire en poudre à l’aide d’un mixeur, et ainsi le consommer pendant plusieurs mois.
Selon l’Agence européenne du médicament, il est préférable de ne pas consommer de curcuma ni pendant la grossesse ni pendant l’allaitement, hors usage alimentaire. L’usage du curcuma chez les personnes de moins de dix-huit ans est déconseillé. Attention aux personnes sous traitement médicamenteux. Dans le doute, consultez votre médecin.